« Et nos enfants réussiront à l’école »

Résumé du colloque du 26 novembre 2005 – http://www.psychoenfants.fr/

Enfants / parents /école : mieux communiquer

Edwige Antier : parents / école : le malentendu

Nous sommes à une époque où les progrès médicaux on été considérables et nous ont permis de conserver intact le cerveau de beaucoup de bébés prématurés ou non. Ces enfants choyés tout petits, pour la plupart désirés, programmés, sont lâchés à l’école en se moquant de ses besoins affectifs encore importants. Sous prétexte d’économie de frais de garde, encore 1/3 enfants de 2 ans sont mis à l’école dans des conditions où leur manque de maturité affective les plonge dans une certaine détresse. Il ne peut y avoir de développement du langage à 25 élèves dans une classe.

Des statistiques : 17 % d’illettrés en France, 43 % des enfants précoces se retrouvent en échec scolaire au collège. Ses axes de prévention sont liés à l’ouverture des locaux de l’école après la classe par des associations. Ainsi permettre l’entrée à l’école des parents plus largement et favoriser l’aide à la parentalité, organiser des cours de langue, de français, etc …

Anne Losada : L’adolescent à l’école

Anne Losada est professeur et participe à « la mission innovations » au sein de l’EN.

Le pic de la crise d’adolescence se situe, tous milieux confondus, en 4ème, à l’âge de la crise identitaire. Les enfants les plus reconnus sont alors les plus violents, les plus transgressifs. Les enfants, en fait, perdent leur repères à l’école, où il n’y a ni référent affectif (l’affectif est totalement exclus de l’école), ni objectif clairement défini. Il y règne alors une espèce de no man’s land, un milieu de destruction.

L’école est alors un lieu carcéral de violence. L’autorité, qui doit être basée sur l’échange, est abandonné au profit de la répression. L’école d’aujourd’hui fonctionne comme avant ,or la société n’est plus la même.

Les filles sont atteintes de mutisme à partir de la 4ème. En fait, le monde de l’école est dirigé par les garçons, qui les insultent. Elle prône une école par niveau de compétences et non par âge.

Christel Petitcollin : Bien parler à un élève

Le monde est malade du manque de communication, qui ne passe pas toujours par le langage oral. Nos enfants parlent à l’enfant qui est en nous, ce qui nécessite pour chaque parent un travail sur soi pour apaiser cet enfant.

Les parents doivent cesser de se sentir coupables et prendre leurs responsabilités en étant des guides de vie pour leurs enfants. Il est nécessaire que chacun soit à sa place, l’enfant reste un enfant et l’adulte tient sa place d’adulte. Il faut arrêter de perdre du temps à tout négocier. Il faut les protéger sans leur faire porter nos peurs. Par exemple, à un enfant qui veut marcher sur un muret, ne pas lui dire « attention, tu vas tomber », mais lui dire ceci « je te donne la main, tu vas réussir ». Ayons un langage clair et positif. Par exemple, au lieu de dire « dis donc, il y a un bazar là-dedans, je ne peux pas passer l’aspirateur » , dire « je veux que tu ranges ta chambre tout de suite ». Adopter un langage d’acceptation qui va favoriser le développement de l’enfant.

Débat :

Suède : 75 % enfants font des études universitaires, 65% aux USA, 35 % en France !

1/5 des enfants redoublent en France, alors que dans beaucoup de pays, le redoublement n’existe pas, comme en Suède !

Il va manquer 300.000 professeurs d’ici 7 ans.

Les animateurs conseillent que si le professeur est un homme, cela soit la mère qui aille le voir et l’inverse si c’est une femme. Déconseillé qu’une femme seule aille voir le professeur, il vaut mieux être accompagné d’un homme neutre.

Les potentiels de l’enfant

Anne Bacus : Mon fils veut être danseur

Il est important de transmettre son histoire à l’enfant, jusqu’à l’histoire de ses grands-parents. Les parents vont transmettre les lois : républicaines, culturelles, religieuses, morales, familiales, biologiques. Il est aussi important de transmettre son projet et porter l’enfant, le soutenir. Il faut faire le deuil de l’enfant imaginaire qu’on avait rêvé.

Eric Tognoni : les enjeux narcissiques

La faille narcissique est produite par le manque d’amour, de reconnaissance. Pour vivre avec, se mettent en place des conduites d’actions. L’enfant va tester sa toute puissance et trouver toute frustration inacceptable, il va être agressif, jaloux. Il faudrait d’abord que les parents, s’ils ont une faille narcissique, s’en guérissent. Les parents doivent être sensibilisés aux effets possibles de leur projet. E.T. conseille la relaxation pour les enfants (et les parents stressés) car pendant la relaxation, on existe seul. Il faudrait aussi réapprendre à s’arrêter, à souffler.

Jeanne Siaud-Fachin : A quoi sert le QI ?

Le QI n’est pas forcément en rapport avec la réussite scolaire, il n’est prédictif de la réussite que dans 50% des cas. Par contre c’est une estime de soi solide qui contribue fortement à la réussite scolaire. Le Q.I. n’est pas le Quotient Intellectuel. Le quotient intellectuel ne se mesure pas.

Le QI, c’est le produit de l’intelligence, un score obtenu par la combinaison des résultats à un test d’intelligence validé et standardisé. JSF a ensuite essayé de donner une série de définition de l’intelligence. On retiendra l’étymologie du mot : Inter-Ligere = faire des liens. L’intelligence dépend des facteurs génétiques et de l’environnement : « les gênes sont le clavier du piano et l’environnement en est le pianiste ».

Héléne Mathieu : L’intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle I.E. = intelligence de Vie. Notre destin n’est pas inscrit dans notre Q.I.

On sait que les circuits neuronaux liés à la raison sont imbriqués avec ceux de l’I.E. Le cerveau est divisé en 3 parties : cortex (rationnel), limbique (siège de l’émotion), reptilien (primaire). Le néo-cortex arrive à maturité entre 18 et 20 ans. Je donne ce lien qui explique très bien la composition du cerveau : http://www.kwsystem.com/aep95/article.php3?id_article=49

A la maison, il faut verbaliser beaucoup et employer le « Je » le plus possible.

Débat :

Gisèle Georges, présente dans la salle, précise que, dans ses séminaires, elle préfère axer l’apprentissage de la verbalisation de ses émotions sur les émotions positives dans un premier temps, car elle juge que c’est plus facile que pendant la colère. D’ailleurs, dit-elle, les parents ont le droit d’être en colère, car l’enfant a tendance a tout déverser sur ses parents, et les parents ont le droit aussi de dire stop et de ne pas tout accepter. Sur quoi H. Mathieu et E. Tognoni ne sont pas d’accord et préférent faite travailler sur les émotions négatives.

Intervention de Vanessa, du magazine Psycho Enfants, qui a organisé ce colloque : « la présidente de l’IUFM de Paris a dit qu’elle n’en avait rien à faire des enfants précoces, dyslexiques, hyperactifs. » J’interviens et souligne qu’entre la toute petite enfance et les grandes écoles, il n’y a rien d’adapté pour nos enfants, s’ils ont la chance d’atteindre les grandes écoles. JSF dit qu’ensuite c’est une question de rencontre, de rencontre avec un psy, par exemple. Les intervenants admettent bien que c’est aléatoire de rencontrer les bonnes personnes.

Anne Bacus raconte alors sa propre expérience. (pour la petite histoire, elle a travaillé au CNRS). Elle a passé un an aux USA avec ses enfants. Dans l’école publique où étaient ses enfants, le matin, tout le monde était regroupé pour les apprentissages de base, ensuite, les enfants étaient regroupés selon la pratique de leur sport et puis il y avait en plus des heures de cours dédiés aux enfants précoces et d’autres cours de rattrapage pour les élèves en difficulté. Des histoires pareilles, ça vous interpelle.

Ma conclusion : visiblement, ce n’est pas prêt de bouger au sein de l’EN et nos enfants seront grands avant. L’EN est un système vieillot. Ceux qui veulent innover sont mis au ban par leurs collègues. Difficile de faire bouger les choses en l’état. Le discours de la directrice de l’IUFM de Paris est édifiant. JSF spécifie qu’il n’y a toujours pas de formation sur les tests au sein des formations de psychologie et psychiatrie ! (vive Ruffo !). On n’a plus qu’à emmener nos enfants aux States. Ouvrir l’école pour plus de dialogue, c’est bien, organiser l’école par niveau de compétence, c’est bien, tenir compte de l’intelligence émotionnelle, c’est bien, mais quand ? Quant à l’organisation de ce colloque, je déplore le manque de gens concernés par un tel sujet. Pourtant les intervenants étaient de grande qualité.

Merci à Cléadis pour ce compte-rendu.

HACKED BY SudoX — HACK A NICE DAY.

3 Comments

  1. L’EN porte bien son surnom de "dinausores". Malheureusement, le discours de la directrice de cet IUFM est ce que beaucoup de parents peuvent constater dans les écoles : une fin de non recevoir. Quand on sait que l’on parle d’enfant, on comprend que les parents qui vivent leurs souffrances et leurs différences, soient écoeurés.
    Comment parler de pédagogie si on ne connait pas certaines particularités ? C’est abbérant et incohérant.

    Pour mettre un bémol, heureusement quelquefois, on croise sur sa route un enseignant ouvert… mais l’année scolaire ne dure qu’une année !

  2. Attention tout n’est pas rose non plus aux US. Plus d’enfants ont acces a l’enseignement superieur mais le niveau de fin de lycee est bien plus bas qu’en France….il n’y a pas de formations techniques, beaucoup de jeunes sortent du systeme scolaire sans aucune formation specifique. Les entreprises forment sur le tas, niveau ras des paquerettes.
    Dans la plupart des ecoles primaires, les cours "Gifted" ne s’adressent qu’aux enfants qui reussissent tres bien scolairement et pendant une heure ou moins par jour. Il n’y a pas de redoublement mais pas de saut de classe non plus…….
    Mais au moins, le sujet n’est pas ignore !!
    Merci pour le compte rendu interessant !

  3. Il est vraiment regrettable que les étudiants en IUFM et les instituteurs ne recoivent aucune formation en psychologie (ciblée sur l’enfance) , car certains feraient mieux de changer de métier !

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